5 raisons d’intégrer la vérification des antécédents au recrutement

14 février 2024

La mise en place d’une équipe solide au sein de toute entreprise nécessite inévitablement l’adoption d’une stratégie RH efficace et la vérification des antécédents est une composante essentielle à cette démarche.

À une époque marquée par la normalisation du travail hybride et la multiplication des cybermenaces, la vérification des antécédents de pré-embauche périodiques et la gestion des risques humains gagnent en importance pour toutes les entreprises.

“Le travail hybride et le travail depuis n’importe quel endroit impliquent une exposition accrue aux menaces tant pour les particuliers que pour les organisations.”

Évaluation des cybermenaces nationales 2023-2024 – Centre canadien pour la cybersécurité

Le temps où l’on pouvait se fier exclusivement à la confiance est révolu. Les informations que vous ignorez à propos d’un candidat peuvent non seulement vous porter préjudice, mais également avoir des répercussions graves sur l’ensemble de votre organisation.

Il est à noter que 37,45 % des incidents détectés proviennent d’acteurs internes, qu’il s’agisse d’actions délibérées ou accidentelles.

Ne soyez pas simplement témoin de l’évolution du recrutement – soyez un acteur informé et proactif dans la création de milieux de travail sécuritaires et bienveillants. Voici 5 raisons d’intégrer la vérification des antécédents dans vos procédures de recrutement. 

1. Préserver la réputation de votre entreprise

Imaginez une entreprise qui embauche un candidat coup de cœur, séduisant même l’ensemble du comité de direction. Le nouveau gestionnaire prend place et s’installe confortablement. Les semaines passent, et un collaborateur informe le comité que leur dernière embauche a eu d’importants démêlés avec l’AMF dans le passé.

Bien que la vérification des antécédents n’ait pas été effectuée avant l’embauche et que le consentement du nouveau directeur n’ait pas été obtenu, ils ne peuvent que constater les articles disponibles sur le web.

Ils découvrent que la saga de leur nouvel employé avait même suscité une forte couverture médiatique, et que les dommages réputationnels avaient été colossaux pour son ancien employeur.

Ainsi, ils se retrouvent désormais avec un fardeau organisationnel et doivent prendre des décisions cruciales et rapides pour éviter une crise qui pourrait être très préjudiciable.
En effet, selon un sondage Léger, 87 % des Canadiens et des Québécois considèrent que la réputation joue un rôle crucial dans leurs décisions d’achat. De plus, 36 % des Québécois ont indiqué qu’au cours des 12 derniers mois, ils ont choisi de ne pas acheter un produit ou un service en raison de la mauvaise réputation de l’entreprise, et 66 % d’entre eux seraient disposés à payer un supplément pour un produit ou un service provenant d’une entreprise réputée.

2. Prévenir les risques de poursuites liés à une mauvaise embauche

Lors du processus de recrutement de nouveaux talents, les employeurs font face à d’importantes responsabilités qui dépassent la simple nécessité de pourvoir des postes vacants. La préservation du bien-être des employés reste une préoccupation majeure, et assurer la sécurité des clients représente un impératif tout aussi important. Parfois, cette responsabilité peut même s’étendre au-delà du périmètre de l’entreprise, englobant même le grand public.

Un employeur qui néglige la vérification des antécédents d’un employé s’expose à des répercussions graves en cas d’inconduite. En effet, le caractère délictueux ou criminel d’un acte de la part de l’employé n’exonère pas l’employeur de sa responsabilité, dans la mesure où cet acte se situe dans le cadre de l’emploi et des tâches pour lesquelles un employé a été engagé.

Il est donc primordial pour toute entreprise de connaître les antécédents des individus avant de leur confier des responsabilités, car cela pourrait représenter un risque important, surtout lorsqu’ils deviendront inévitablement les représentants de votre marque.

3. Éviter la fraude et le vol à l’interne

Le processus de vérification peut également jouer un rôle crucial dans la prévention d’activités frauduleuses, en particulier dans les situations où le poste à pourvoir implique des responsabilités financières ou donne accès à des informations sensibles, suscitant un intérêt croissant sur le marché criminel.

L’embauche pour des postes critiques ne devrait jamais être réalisée sans une enquête de sécurité, dans l’intérêt de toutes les parties impliquées au sein d’une entreprise.

Fait étonnant, les coûts financiers causés par les fraudes des cols blancs en 2021 sont estimés entre 426 milliards et 1,7 billion de dollars.

Les conséquences du vol commis par les employés vont bien au-delà des pertes financières. De tels incidents entraînent généralement des licenciements, nécessitent des audits plus fréquents et provoquent la perte de clients.

Les vérifications d’antécédents constituent la première ligne de défense des entreprises. C’est également pour ces raisons évidentes que des vérifications périodiques devraient faire partie intégrante des politiques internes des entreprises d’aujourd’hui.
L’infiltration du crime organisé dans l’économie légale et l’évolution des méthodes sophistiquées des contrevenants nous obligent à mettre tout en place pour atténuer au maximum ces risques.

4. Favoriser un environnement de travail bienveillant et sécuritaire

Un employeur transparent qui demande une vérification d’antécédents démontre qu’il souhaite que son environnement de travail soit sécuritaire pour l’ensemble de ses employés et clients. C’est une forme de rigueur et de crédibilité organisationnelle en plus d’une assurance que chaque employé soit assis dans le bon siège, pour les bonnes raisons.

Les vérifications d’antécédents permettent d’avoir un regard sur les préjudices potentiels qu’une personne pourrait créer dans l’exercice de ses fonctions en raison de son passé. Nous revenons également à l’atténuation des embauches trop rapides qui peuvent coûter très cher sur le plan monétaire, réputationnel et humain.

Les avantages d’une culture d’entreprise bienveillante et sécuritaire ont un impact positif sur la marque employeur et peuvent faciliter l’attraction des talents tout en favorisant la rétention des employés.

5. Vérifier les qualifications, les licences professionnelles et les références

Évidemment, l’importance des validations de qualifications, telles que les preuves de scolarité ou la validité des licences professionnelles, est également mise en évidence dans le processus de vérification des antécédents. Cela aide les employeurs à confirmer que les candidats possèdent effectivement les qualifications et l’expérience qu’ils prétendent avoir avant qu’ils soient en poste.

Obtenir des références d’anciens employeurs permet d’avoir un aperçu du profil d’employé du candidat, mais aussi de valider les expériences qui peuvent paraître plus qu’impressionnantes sur un C.V.

Des vérifications, certes, mais pas de n’importe quelle façon

Si la vérification d’antécédents est un élément indispensable des processus de recrutement modernes, cette pratique est évidemment encadrée par des lois et des réglementations.

Tout d’abord, il est important de souligner que le degré de vérification ne doit pas être le même pour l’ensemble des postes. En effet, l’employeur doit, dans tous les cas, être en mesure d’expliquer la nécessité de soumettre un candidat à certains services et surtout de faire le lien avec les responsabilités du poste.

De plus, l’approche en matière de vérification des antécédents doit être effectuée de manière à respecter les lois en vigueur, notamment la P-39.1 – Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. Cette législation énonce l’importance d’obtenir un consentement libre et éclairé du candidat avant d’entamer les différentes étapes du processus de vérification. Conformément à cette loi, l’employeur est tenu de recueillir les renseignements nécessaires aux fins déterminées avant la collecte, et les méthodes employées doivent être licites. 

Ainsi, le respect des normes légales en matière de confidentialité et de consentement demeure une priorité dans le cadre des vérifications d’antécédents, assurant ainsi une pratique éthique et conforme aux réglementations en vigueur.

Article rédigé par Simon Verville, Conseiller Marketing chez Trustii