Démissionner : ces fameuses contre-offres dont il faut se méfier

9 novembre 2022

Vous venez tout juste d’accepter un nouvel emploi? Félicitations! Vous vous apprêtez donc à donner votre démission à votre employeur actuel. Cette étape peu agréable est malheureusement un passage obligé. Dans le meilleur des scénarios, votre employeur sera triste de vous voir quitter et il vous remerciera du temps que vous avez dédié à son entreprise avant de vous souhaiter bon succès dans votre prochain défi.

Autre scénario possible : votre employeur tentera de vous convaincre de rester en vous disant combien vous êtes indispensable à l’équipe et vous fera une contre-offre – qui se traduit souvent par une augmentation de salaire. Beaucoup de gens se retrouvent dans cette situation sans même l’avoir envisagée possible, alors que celle-ci se produit dans environ 30 % des cas de démission, ce qui n’a rien de surprenant considérant les coûts associés à l’embauche d’une nouvelle ressource et la rareté de la main d’œuvre. Mieux vaut donc se préparer pour avoir les idées claires si vous recevez une contre-offre.

Voici quelques raisons pour lesquelles il n’est généralement pas recommandé d’accepter une contre-offre de votre employeur actuel :

Raison #1

Démissionner, c’est la version professionnelle d’une rupture. Si vous êtes rendu là, vous aviez probablement de bonnes raisons qui vous ont poussé à passer à autre chose et prendre cette décision. De meilleures conditions salariales, un patron plus agréable, une meilleure conciliation travail-famille, de nouvelles responsabilités, une meilleure ambiance de travail… Généralement, ces éléments changent difficilement du jour au lendemain. Vos irritants risquent d’être toujours présents dans quelques mois.

Plus de 50 % des employés qui acceptent la contre-offre de leur employeur actuel ne travaillent plus pour cet employeur 18 mois plus tard [1].

Raison #2

Si vous décidez de rester chez votre employeur actuel, la confiance sera tout de même entachée et votre loyauté sera questionnée. Lorsque viendra le temps de promouvoir un employé à un poste plus élevé ou lorsqu’il y aura de nouveaux clients ou projets à gérer, votre employeur échaudé risque – consciemment ou non – de confier ce mandat à une autre personne en qui il aura plus confiance.

Raison #3

Certains employeurs, bien qu’ils soient contents d’avoir gardé leur précieuse ressource à bord, restent avec un goût amer dans la bouche : le sentiment de s’être fait forcer la main, d’avoir été mis au pied du mur. Il arrive effectivement que ce soit la méthode de négociation salariale privilégiée par certains. Votre employeur est-il rancunier? Sachez qu’il arrive parfois qu’un employeur s’arrange pour garder un employé qui a donné sa démission question de ne pas se retrouver sans personne en poste pendant qu’il fait des recherches pour lui trouver un remplaçant… Seul le temps vous confirmera si ce cadeau était empoisonné ou pas.

Si votre employeur vous retient grâce à une augmentation de salaire, posez-vous les questions suivantes :

  1. Est-ce l’argent de votre prochaine augmentation qui vient tout juste d’être devancé? Resterez-vous sur votre faim en janvier prochain lorsque vos collègues recevront leurs augmentations?
  2. Pourquoi maintenant et pas avant? Avez-vous envie de travailler pour un employeur qui ne reconnait pas votre valeur sauf lorsque vous menacez de partir?
  3. Est-ce que cette grosse augmentation vous brouille la vision et vous fait oublier les autres raisons qui vous poussaient à quitter? Il peut être pertinent de dresser la liste de vos raisons de quitter avant de rencontrer votre patron, question de les avoir en tête et de pouvoir prendre une décision réfléchie.

Vous avez donné votre parole à un nouvel employeur qui est heureux de vous accueillir et a probablement déjà commencé à préparer le terrain pour votre arrivée. Revenir sur votre décision après avoir dit oui engendre généralement de grandes déceptions. De plus, les autres candidats ont probablement déjà été prévenus qu’ils n’étaient pas sélectionnés, ce qui signifie que l’employeur devra recommencer son processus de recrutement. Votre nom se verra entaché et il est probable qu’ils ne souhaitent pas vous considérer à nouveau si vous venez cogner à leur porte quelques mois plus tard parce que vous avez changé d’idée. Si vous avez accepté le poste initialement, c’est probablement parce que vous aviez l’impression que vous y seriez heureux. C’est dommage de se fermer les portes d’un endroit comme ça.

Changer d’emploi, c’est toujours une grande étape dans une vie. Il n’est donc pas surprenant que cela vienne avec son lot de questionnements et de stress. Gardez vos objectifs en tête et souvenez-vous qu’au final, la décision vous appartient et que vous devez vous assurer de bien vivre avec celle-ci, quelle qu’elle soit. Bon succès pour la suite des choses!

Par Valérie Dufresne

[1] Selon une étude réalisée par le cabinet de recrutement Robert Walters.